La Dématérialisation des Documents : écologique ou pas ?

par | Sep 12, 2021 | Le web passe au vert

Cet article sur la dématérialisation des documents fait directement suite au premier sur l’écologie digitale. On a vu que la pollution numérique existait bel et bien, qu’elle était responsable à elle seule de 4 % des émissions de gaz à effet serre dans le monde. Or, ce pourcentage augmentera au fil des prochaines années puisque les progrès numériques révolutionnent la vie des gens. Ainsi, on s’attaque aujourd’hui à une idée reçue qui a encore de beaux jours devant elle si on ne la casse pas dès maintenant. L’idée selon laquelle la dématérialisation n’aurait pas d’impact sur l’environnement… La question posée dans le titre était bien entendu une fausse question et je vais donc t’expliquer pourquoi. 

Qu’est-ce que la dématérialisation ?

La dématérialisation est un processus de transition qui permet de numériser un contenu papier en un contenu numérique. Ce sont les entreprises qui ont été les premières à bénéficier de cet important progrès. On passe de documents mal identifiés, mal classés, perdus, trop nombreux, à une gestion électronique des documents qui facilite le quotidien. Tout est regroupé et bien rangé au même endroit. Dès lors, cette dématérialisation permet de stocker énormément de données sur des serveurs informatiques. Cela offre un gain de temps et de productivité indéniable, les informations circulent vite et ne se perdent pas. Pourquoi descendre d’un étage pour donner un dossier à Corinne quand on peut lui envoyer en pièce jointe par mail ?

Les particuliers profitent également de cette dématérialisation des documents. On peut désormais recevoir son ticket de caisse sur sa boite mail immédiatement après avoir effectué un achat en magasin, remplir sa feuille d’impôt en ligne ou lire un livre grâce à sa liseuse électronique. Moi-même, en tant que rédactrice web SEO freelance, je peux établir des factures en ligne via un logiciel et les envoyer directement à mes clients. En somme, tout le monde profite de ces outils numériques mis à sa disposition. Le papier, c’est devenu ringard. On préfère envoyer un mail plutôt qu’une lettre avec l’enveloppe et le timbre parce que ça fait des économies de papier. Certes, mais l’impact soi-disant réduit n’est pas réel. C’est même le contraire !

Le papier versus le numérique : le combat est serré 🥊

Petite info : le papier occupe encore une place prépondérante dans les bureaux des entreprises, alors qu’en parallèle le numérique connaît un essor considérable. À titre d’exemple, un salarié peut consommer jusqu’à 85 kg de papier par an. Oui, tu as bien lu ! Et le problème qui s’en suit, c’est que les règles de recyclage sont très variables selon les entreprises, même si des obligations légales existent. Normalement, une société qui embauche plus de 100 salariés se doit de trier les déchets papiers des autres déchets pour les valoriser. En dessous de ce quota, on fait comme on veut. À peine 20 % des papiers sont donc recyclés et ceux-ci ont une durée de vie très courte. Exposés ainsi, les faits nous portent à croire qu’il est bien mieux de privilégier le numérique pour contrer ce gâchis de papier. Oui, mais non.

On a dit mollo sur les impressions papier !

On te dira que c’est toujours mieux d’utiliser du papier qui minimise son impact sur l’environnement et en soit c’est vrai. Pour cela, on peut le vérifier en cherchant sur l’emballage des logos comme l’Ecolabel Européen et des certifications comme le FSC. Dès lors, on sait par exemple que ces forêts qui servent à la production de papier sont un minimum préservées. Cependant, cela ne fait pas tout. Une étude menée par le CNRS a comparé l’empreinte environnementale d’un document papier et d’un document numérique. Si la fabrication et l’acheminement du papier sont très énergivores, sa fin de vie l’est beaucoup moins. Tout simplement parce qu’il peut être correctement recyclé par la suite. Le document numérique, quant à lui, consomme de l’énergie pour chaque action (hébergement, téléchargement, temps de lecture…) et son support numérique (tablette, téléphone), se recycle encore très mal.

Les limites de la dématérialisation des documents d’un point de vue écologique

La dématérialisation ne réduit pas les impacts environnementaux, elle les minimise parce qu’elle n’est pas palpable. Toujours dans mon article concernant le digital responsable, il a été démontré en quoi l’immatériel pouvait tromper les gens. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça ne pollue pas. Partant de ce postulat, on en comprend vite les enjeux. Les personnes les moins renseignées à ce sujet peuvent croire que couper des arbres pour en fabriquer du papier a un impact plus conséquent sur l’environnement que d’envoyer des mails. Finalement, on ne peut pas prendre en compte que l’information qui nous convient. Il faut prendre tout le cycle de vie du produit en considération. Le papier brut ou le document dématérialisé ne naissent pas, ne vivent pas et ne finissent pas de la même manière. Le bilan environnemental de chacun englobe ces trois étapes.

Outre la question de la sécurité des données ou de l’accès facilité pour tous comme limites envisageables, la dématérialisation ne va pas dans le sens de l’écologie. L’empreinte carbone est conséquente, mais c’est le stockage massif des données qui pose problème. Les data-centers carburent au quotidien, 24 h sur 24 et c’est là où demeure tout l’enjeu. Si le document numérique « n’existe pas », il y a en revanche trois phases bien concrètes : la fabrication des équipements qui vont servir de support au document, la production de l’électricité et le refroidissement constant de ces centres de stockage de données.

Tout dépend de l’usage des documents 📄

Que faire alors ? On arrête tout ? On balance notre liseuse par la fenêtre et on supprime notre compte Gmail ?

Pas si vite. On ne peut pas tout condamner en un seul bloc, ça n’aurait aucun sens. Le numérique occupe une place importante dans nos vies. En tout cas, selon la place qu’on souhaite lui accorder. Il faut donc agir judicieusement et en fonction de l’utilisation du document (papier ou numérique). C’est donc une question de rentabilité. Combien de personnes vont profiter du document, sera t-il lu à plusieurs reprises, sur quel support, ce support est-il vieux ou recyclable facilement… On considère par défaut que c’est l’empreinte carbone du support numérique qui pèse le plus lourd dans la balance de la pollution, par rapport au papier.

Pour faire simple :

  • si ton action a une durée de vie assez courte (lire un mail ou un document PDF une seule fois et en peu de temps comme moins d’un quart d’heure), l’utilisation numérique est conseillée. Sauf qu’il ne faut pas oublier de les supprimer une fois qu’ils ont été consultés, afin de ne pas les stocker inutilement ;
  • si le document est amené à être manipulé régulièrement, relu, il vaut mieux l’imprimer pour avoir un support papier propre. Il pourra toujours être revalorisé ensuite.

Pour finir

Ce sujet sur la dématérialisation des documents amène à se poser les bonnes questions et à ne pas agir par automatisme ou sans réfléchir. Le mail qui est arrivé devant tes yeux ou le courrier que tu as eu entre les mains ne sont pas apparus comme par enchantement. Des ressources ont été sollicitées pour les produire, peu importe leur nature. D’autres seront encore sollicitées après. Dans l’idéal, il faudrait donc agir en ayant conscience que l’impact zéro n’existe pas, encore moins concernant les documents dématérialisés.

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