Écologie digitale : définition et enjeux

par | Le web passe au vert

Le digital responsable, une utopie ?

L’écologie digitale, c’est un sacré sujet. On pourrait même se demander si ces termes vont ensemble. Est-ce que le progrès numérique est par essence, anti-écolo ? J’avais très envie d’aborder cette thématique qui me tient à cœur. J’ai donc décidé de publier régulièrement des articles qui abordent le thème du digital responsable et tout ce qui l’englobe. Au moment où j’écris ces mots, la situation de la planète est plus que critique. Hausse annuelle des températures, multiplication des phénomènes naturels de plus en plus extrêmes, amoncellement de déchets qui contaminent eaux et animaux et bien d’autres choses… La Terre étouffe sous le poids de l’activité humaine. Pourtant, une autre menace stagne, sournoise : la pollution numérique. Il convient de comprendre ce qui se cache derrière les innovations technologiques et si la notion d’écologie digitale est envisageable. En somme, le numérique est-il écologique ?

Le digital, un progrès précieux 💻

Il est toujours essentiel de rappeler que rien n’est tout blanc ou tout noir. Internet est apparu dans les années 90 et a complètement chamboulé nos vies de privilégiés. C’est simple, on peut tout faire grâce au web : commander un appareil à raclette tout en restant sur son canapé, jusqu’à visiter le Louvre virtuellement. Les possibilités sont infinies et cela a drôlement amélioré le quotidien du plus grand nombre d’entre nous. Ainsi, le but n’est pas de fustiger le monde du web et de taper à grands coups de bâton tous les utilisateurs de produits numériques quels qu’ils soient. Je serais bien mal placée pour donner des leçons de morale, moi qui travaille sur le net et produis du contenu en ce moment même.

De façon générale, je prône l’action plutôt que l’inaction, le fait plutôt que le parfait. On ne pourra pas parvenir à un digital responsable, 100 % respectueux de l’environnement (ou alors dans un futur très lointain que je ne connaîtrai pas). Ce qu’il faut, c’est envisager le futur avec cette notion d’écologie digitale, qui doit être principale, pas secondaire. Il est inconcevable de faire machine arrière, mais on peut faire un pas de côté pour emprunter un chemin plus respectueux de ce qui nous entoure. Ainsi, pour ce faire, il vaut mieux s’emparer du sujet et essayer de comprendre au mieux ce que le digital engendre comme conséquences.

Les effets cachés du numérique

Selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’énergie utilisée pour le numérique correspond environ à 10 % de la consommation mondiale d’électricité. Cela représente près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Internet est indéniablement un secteur qui pollue et qui est dangereux, car rien n’est a priori palpable. Toutefois, il convient d’opérer une distinction entre la fabrication et l’utilisation du matériel numérique comme les ordinateurs, les disques durs, les tablettes, les GPS, etc. et l’activité en ligne. Dans le premier cas, on peut imaginer l’extraction de ressources rares et les déchets produits une fois le matériel crée puis jeté. Dans le second cas et c’est ce point que je veux mettre en lumière, cela reste plus flou.

En effet, notre activité en ligne, c’est l’immatériel, le virtuel. Elle crée une pollution invisible, mais qui provoque des dégâts concrets au bout du compte. Pour fonctionner, le numérique génère des flux électriques. On brûle autant d’électricité, voire plus, quand on navigue sur le net que lorsque l’on fait fonctionner un objet du quotidien, comme la télé. Pourtant, on n’appréhende pas les choses de la même manière, d’où le côté pervers de la situation.

Cette pollution, invisible sur le moment, a un sacré pouvoir, car elle peut passer inaperçue. Nous n’avons pas une image claire qui nous apparaît, contrairement à des déchets plastiques que l’on imagine flotter dans l’eau par exemple. On voit ce que l’on achète, ce que l’on jette dans nos poubelles. Alors que regarder une vidéo sur Youtube ou envoyer un mail, sont des actions qui semblent anodines. Là est le problème, l’impact de la vidéo ou du mail est tout aussi important.

pollution numérique

Tout est flou avec le numérique 🌫

L’être humain a du mal à faire le rapprochement entre ce qu’il utilise et ce qui se passe véritablement. Ce qui a été le cas ces dernières années depuis l’apparition du digital. C’était l’extase devant l’innovation. Pour poursuivre le parallèle avec la pollution plastique, on constate désormais que les consciences se sont peu à peu réveillées. Quiconque possédant un ordinateur ou une télévision a vu passer ces images consternantes de blocs d’emballages plastiques qui peuplent les mers et les rivières. Les poissons ont de nouveaux voisins ! 🐠🧃 

La pollution digitale est encore à peine évoquée par les médias alors que nos sociétés utilisent à longueur de temps la technologie numérique. Il y a un vrai décalage. Toi comme moi, nous pouvons consommer gratuitement des contenus, utiliser des services comme les mails ou des espaces de stockage, le tout sans nous poser la moindre question. Mais nous sommes des esprits curieux. Nous ne nous contentons pas de réceptionner les informations qui veulent bien arriver jusqu’à nous. L’évolution d’Internet est plus rapide que l’éclair, nous pouvons nous réjouir de certaines innovations en clamant que « tout de même, le progrès c’est trop cool« , sans penser aux coulisses, à l’après. Heureusement, les choses bougent (un peu).

La notion d’écologie digitale, nécessaire pour le futur


J’ai moi-même longtemps ignoré les impacts du numérique sur l’environnement, ne considérant pas que cela faisait partie des menaces pour la planète. Sauf que, quand on commence à creuser un sujet, on déterre souvent beaucoup de choses. Au final, la pollution numérique m’est apparu assez récemment. Certaines personnes parlent publiquement de cette source de pollution. J’ai un nom qui me vient en tête : Inès Leonarduzzi. Fondatrice de l’ONG Digital For The Planet, elle intervient auprès des entreprises qui voudraient enclencher une transition numérique et écologique. Je l’ai découverte grâce au podcast Bouge ton curcuma et c’est là où j’ai appris le terme « écologie digitale ». Elle pense qu’il est possible de réinventer le numérique, puisque, encore une fois, il n’est pas question de le supprimer de nos vies. Néanmoins, cette ambition de transiter vers un digital responsable n’est pas vaine.

Le virtuel ne doit pas être déconnecté de la réalité, au contraire. Le numérique du futur serait inclusif et durable, afin de permettre au plus grand nombre de profiter des innovations tout en étant concerné par les enjeux. C’est pour cela qu’il est important d’en parler, de s’informer. Le but est d’adapter ses gestes, revoir ses habitudes. Quant aux plus grands, comme les entreprises, il faut amorcer le changement avec elles. C’est ce que fait Digital For The Planet, en les accompagnant dans des projets mêlant innovation et durabilité. Internet, au-delà du fait qu’il nous divertit, nous cultive, est un outil technologique puissant qu’il convient de rendre beaucoup moins énergivore. L’intelligence artificielle aura un rôle à jouer dans l’écologie, c’est sûr. Personnellement, j’ai hâte de voir les progrès qui seront faits dans ce domaine !

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